Quels sont les critères d’une bonne thérapie ?

Par Dan Niculescu

Le Dr Dan Niculescu est un médecin psychiatre passionné, idéaliste, mais aussi pragmatique. Il considère que la réalité établit ses limites aux frontières de notre champ de connaissances, de notre imagination ou de la philosophie de vie.

Comprendre comment mettre en place une bonne thérapie

Ce qu’il faut tout d’abord comprendre, c’est qu’entreprendre une démarche thérapeutique demande de la part du patient un effort. L’effort de prendre un rendez-vous, de prendre le risque de rencontrer une personne inconnue. Ces efforts sont d’autant plus difficiles à réaliser lorsque l’on se trouve en état de fragilité et de souffrance.

Se pose alors la question de l’effort consenti, mais dans l’espoir d’un résultat. L’investissement sera en effet proportionnel aux attentes du patient. Il faut prendre en compte et gérer les attentes engendrées par la démarche thérapeutique auprès du patient et de son entourage. Le patient est en demande d’une solution et d’un soulagement et espère secrètement rencontrer « le bon soignant ». Le soignant qui sera agréable, accueillant, attentif et qui saura apaiser ses souffrances. Dans ma démarche de psychiatre à Genève, je reste pleinement conscient qu’au travers de la thérapie se jouent de véritables enjeux de vie.

Le début de la thérapie constitue une première période délicate lors de laquelle le patient s’ouvre en confiance au soignant. Il prend le temps de s’exprimer et de s’expliquer mais, malgré les efforts et l’engagement, pendant ce temps la souffrance continue. Le thérapeute peut alors proposer d’associer un traitement médical adapté aux besoins du patient. La médication peut bien évidement être soit acceptée, soit refusée par le patient.

Le processus thérapeutique est satisfaisant si on peut identifier et expliquer le problème et poser un diagnostic clair et précis. Le patient a en effet besoin d’être rassuré et éclairé par des explications compréhensibles et une proposition de traitement avec des étapes et un objectif.

Définir des missions claires et mesurée

Les missions seront adaptées en fonction des besoins du patient et de ses demandes (angoisses, tristesse, insomnies, …). Il est tout aussi important de mesurer l’évolution de l’état du patient par des résultats.

Il est crucial aussi que le patient soit acteur de sa thérapie et le soignant doit le faire en lui donnant des informations claires et détaillées. Par toutes ses explications, le soignant intègre le patient au processus thérapeutique. En l’associant à la thérapie, le soignant permet ainsi au patient de définir des étapes, de mesurer les progrès réalisés et d’entrevoir une solution.

La méthode que je propose en tant que psychiatre à Genève repose sur les éléments suivants :

Un collègue à moi, psychiatre à Genève, m’expliquait l’importance du soulagement par la parole. Je lui répondis que les patients veulent plutôt s’en sortir que de revenir pour parler. Une thérapie axée sur les faiblesses du patient, sur la culpabilisation, sur un ressassement des événements passés s’avère néfaste et décevante. Il faut aller au-delà du soulagement temporaire et libérateur de la parole pour offrir une méthode structurée qui apportera satisfaction au patient et à sa famille. Car il ne faut pas perdre de vue que l’amélioration de l’état ressenti par le patient et son entourage reste le critère essentiel d’une thérapie réussie.

Par Dr. Dan Niculescu, médecin psychiatre

Thérapeute à Genève